jacopo greco d'alceo

chiedimi le mie radici

pour un᛫e danseur᛫se en quadriphonie

2023/2024 chiedimi le mie radici

avec Mélisande Tonolo

Chiedimi le mie radici est une pièce scénique.

Un·e danseur·se seul·e évolue sur une scénographie-instrument, entouré·e d’un système de haut-parleurs en quadriphonie. L’espace instrumental et scénographique est constitué d’une estrade carrée en bois, découpée en quatre morceaux. Chaque morceau est amplifié de manière indépendante avec un microphone contact, permettant d’attribuer un espace physique de l’instrument à chaque source sonore de la quadriphonie. Cette approche permet d’exploser la microstructure instrumentale sur le plan scénique et spatial, créant ainsi des enjeux d’écriture et une véritable dramaturgie de l’espace. Cette configuration permet également de s’éloigner d’une frontalité plus traditionnelle et d’offrir au public différents angles de vue et d’écoute, selon le lieu de la performance.

L’instrument sert de toile pour l’écriture, et l’interprète devient alors l’expression de l’image que la scène projette, évoluant dans cet espace contraint. Le bois, matière de l’instrument, génère un son brut, charnel, très gestuel. Il cherche un rapport avec les éléments naturels qui construisent et forment l’être humain dans son noyau plus profond et subjectif. Le·la danseur·se incarne une nature primitive en mutation, une arborescence corporelle ancrée dans l’espace par ses racines. Cette idée évoque ainsi la notion de patrie, terre où l’on a grandi ou, plus simplement, un endroit habituel auquel on est attaché·e - malgré soi. Il est souvent désiré quand on s’en éloigne, et il existe des mots particuliers pour tenter de décrire la complexité de ce sentiment : par exemple, nostalgie, saudade, ou de loin Sehnsucht.

Mais en vérité, on ne peut pas exprimer cette nostalgie profonde avec des mots. La pièce souhaite conserver pour un moment cette sensation entre ses mains ; cette tension abstraite, cette langueur, ce désir constant vers un idéal qui s’acharne et lutte contre le poids du temps.

À cet endroit, les mots prennent fin et cette création commence.



Soutenu par Fondation d'entreprise Société Générale, Bourse Nguyen-Thien Dao

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